Je me réveille. Il est 7:00 AM. Je prépare mon sac à dos: barres énergisantes, lunettes de protection, gourde, coupe-vent. Je m'équipe également chaudement. Aujourd'hui, direction le glacier MATANUSKA!
Le glacier de Matanuska |
Casque? OK
Gants imperméables? OK
Crampons? OK
Ce glacier, il est certes magnifique mais je ne peux pas m'en arrêter là... J'adore la randonnée. Toutefois, quelque chose me dit que je dois aller plus loin, plus haut... Mon cœur s'emballe face à ce mur de glace.
Oui, il le faut... Il faut que je l'escalade...
Harnais? OK
Pics à glace? OH OUI!
Une heure d'apprentissage des techniques de base et me voilà lancé. Je vais le monter ce mur... La glace est dure, mon pic glisse, le mur se craquèle. Je suis obligé de donner de violents coups avec mes pieds afin que les deux pics frontaux de mes crampons adhèrent à cette paroi glissante. Mes doigts de pied me font mal. Peu importe, il faut que je le fasse...
Mais ce mur de 6 mètres n'est qu'un entrainement. Je m'exerce sans savoir que la prochaine épreuve sera cette crevasse:
100 mètres de profondeur...
La glace est tellement dure en deçà des 10 premiers mètres que même les moniteurs éprouvent des difficultés à l'escalader. Bien que ça ne soit pas l'envie qui me manque, je peux avec ma faible expérience m'attaquer qu'à ces 10 derniers mètres.
De toute façon le plaisir est là. C'est majestueux. Avant d'entamer l'escalade, je regarde en bas. Des murs d'un bleu azur, parsemés de lignes bleues émeraude, des torrents d'eau pure, des cavités inexplorées, ... On veut descendre plus bas, mais la difficulté de l'escalade n'en serait que quintuplée.
Après avoir bien profité du spectacle que m'offre cette crevasse, je me lance dans l'ascension. Mes précédentes montées m'ont permis d'intégrer la méthode à appliquer pour être le plus efficace possible. Aussi, je lève la tête, scrute la paroi à la recherche de la moindre brèche, du moindre interstice susceptible de m'offrir une prise. En général, il n'y en a pas. Et je plante. Un geste du poignet, direct, vif, puissant et cette sensation que j'adore... Celle du pique qui se plante fermement de quelques centimètres dans la glace. On le sent, on l'entend le bruit du pique qui pénètre. On peut alors bouger ses crampons. La difficulté étant qu'ils doivent se planter à 90° pour assurer une bonne assise. Puis on fléchit les jambes, tout en restant collé à la paroi. Le tout est d'utiliser ses membres inférieures pour éviter de s'épuiser en se tractant avec ses bras.
Une superbe expérience, en tout cas. Désormais, je suis déshydraté et bien que ma gourde soit pleine, autant m’abreuver de l'eau limpide, ruisselante des glaciers. Y a t-il une eau plus pure? J'en doute.
Le visage rouge, je rentre avec Jon, qui a très gentillement assuré le transport. Une chose est sure, l'escalade du glacier, je ne l'oublierai jamais.
De retour à Sheep Mountain Lodge, je rejoins les autres jeunes pour leur faire partager mon expérience et passez un bon moment autour d'un "Slap Jack" (jeu de carte). Deux d'entre eux sont rentrés plus tard, tout excités. Ils ont vu un ours noir qui traversait la route, il y a 20 minutes de cela.
De toute façon, j'ai qu'une envie c'est de prendre une douche et me coucher.
Une journée inoubliable...
Coucou Fabien,
RépondreSupprimerje viens de passer un long moment à voyager grâce à toi; ton expérience est à la hauteur de tes espérances et ta manière de la raconter est très distrayante...
Gros bisous de ta famille bordelaise qui va continuer à te suivre dans ton aventure.
A très bientôt.
Odile