Isolation et madeleine de Proust

Nous sommes le samedi 3 septembre. Aujourd'hui, Audie et moi allons travailler comme des forcenés. Vous vous souvenez de la salle de bains et du trou à rat, en dessous duquel j'avais déjà travaillé? Une petite photo pour vous la remémorer:

  Il s'avère qu'Audie envisage d'y mettre son système de chauffage. Aussi la chaleur remontera par le plancher pour chauffer les salles de bains de nos bien aimés clients. Toutefois, il faut éviter que cette chaleur ne se perde au travers des murs mais surtout par le sol (doux souvenir des calculs d'énergétique)! Aussi, une isolation importante est requise. Ce sera notre projet d'aujourd'hui, que nous mènerons à bien, par ailleurs.

  Et bien sachez, que bien que la métamorphose de cette petite salle sous-terraine, n'est pas très impressionnante, ça nous aura pris 9 heures.

"9 heures pour isoler une si petite salle, vous n'êtes quand même pas très rapides..."

Ah! Mais attendez! Vous ne prenez pas en considération, qu'il faut relever le sol, enlever les racines et les rochers, passer outre la grosse poutre centrale, couper les bandes d'isolation aux bonnes longueurs, réussir à gérer les multiples câbles (au fond à droite sur la photo), trouver des planches qui recouvrent au mieux la surface au sol, ... Bref, je vous assure c'est long! Mais bon, c'était quand même marrant!

Dimanche 4 septembre:

Dès mon réveil, je savais que cette journée allait être difficile. J'ai vraiment la tête ailleurs, dans les nuages... Durant la matinée, on déplace des gros fours pour les amener à la casse (dans une semaine, à Fairbanks). J'ai quand même de la chance! Je savais que j'aurais été inefficace aujourd'hui et lorsqu' Audie m’annonce qu'on va brûler le foyer (la pyramide de bois mort avec les énormes troncs que j'avais du transporter), je pousse un soupir de soulagement.

Je regarde alors ce foyer brûler tout en grignotant des cuisses de poulet et en sirotant mon "Diet Coke". Très rapidement, l'odeur de vieille essence que nous avions déversée sur le foyer, laisse place à une fumée blanchâtre et à l'odeur de bois brûlé... Il ne reste plus que quelques branches et grosses bûches, brûlant lentement. Je suis alors pris d'une mélancolie. Je regarde ce bois brûler, mon regard se plonge dans ces braises et je me rappelle alors les repas en famille à Noël près de la cheminée chez mes grands-parents, avec ce feu, cette douce chaleur qui par moment vous brûle le visage, et surtout cette odeur... Ce feu, c'est ma madeleine de Proust... Je ne veux pas qu'il s'éteigne...

Lundi 5 septembre:

Le matin je réalimente un peu le feu... Il lui faut au moins 3 jours pour qu'il s'éteigne... Pourquoi ne pas le faire durer un peu?

Puis une après midi chargée m'attends. Je finis de poncer le plancher du sol de la tente puis je me lance dans la peinture de ce plancher et des colonnes rouillées de l'enclos des chiens. Heureusement pour moi, le temps est clément, le soleil me permet de rester joyeux. D'autant plus que je reçois la visite surprise de Jon & Colleen! Il s'en vont sur la Old Denali Highway et passent me rendre visite! Ça me touche et je savoure mon sandwich en leur compagnie. Une pause bienvenue!

Il est temps de se salir les mains Fabien! Au boulot!

Quelques Anecdotes:

* Qui aurait deviné que j'étais à côté d'une star... Savez-vous quelle est la race de chien qui représente l'Alaska? Il s'agit bien du malamute! Il y a peu Anchorage Daily News lança un concours pour trouver une photo de malamute qui fera la première page du journal pendant 2 mois, pour représenter le malamute national. Et? Et? Et oui! Borealis a été élu chien national et a figuré en première page du journal pendant 2 mois...

* Regardez la couverture du guide Lonely Planet ci dessous (il s'agit de l'édition précédente de celle que l'on peut trouver actuellement dans les libraires)

Et bien il s'agit du meilleur ami d'Audie... Ce dernier se baignait du côté de China Hot Springs (pas loin de Fairbanks) en plein hiver. A peine, eu-t-il sorti sa tête de l'eau, que cette dernière présente sur sa barbe et dans ses cheveux gela. Le photographe de Lonely Planet était là... D'où cette superbe photo: